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Make up or not

Quand j’étais petite, on m’a apprit que, atteint un certain âge, il était temps de se maquiller. En tant que fille bien sûr. Le maquillage c’est pour les filles seulement. Pas trop parce que sinon ça fait « pute ». Mais suffisamment sinon ça fait négligée, moche, voir « garçon manqué ». Alors j’ai commencé à altérer ma face sans me poser de question. Enfin, j’ai commencé à sublimer mon faciès. Sans vraiment savoir si je le faisais par envie profonde ou par devoir. Autant vous dire que cette pression sociale m’a profondément pesé, bloquée, pendant longtemps. J’étais tellement conditionnée que je trouvais même ma mère peu féminine car aucun maquillage ne recouvrait son visage. Quelle horreur, avec le recul, d’avoir pu penser une chose pareille. J’ai commencé à recouvrir ma peau d’une épaisse couche de fond de teint parce que ma peau au naturel n’était pas acceptée. Mon regard, dénué de noir, de couleurs superficielles n’était pas visible. Je me suis camouflée sous d’abondants artifices. Je me sentais plus belle, plus à la hauteur, plus normale, plus acceptée. Pendant un moment je ne pouvais plus sortir de chez moi démaquillée. Dictature. Contrainte. Pression. Assujettissement. J’ai mis du temps à tout déconstruire à ce sujet et à accepter à nouveau mon visage au naturel. Rougeurs, « imperfections », acné, creux, cicatrices. Ils font partie de nous, de notre histoire. On se met à les détester parce qu’ils ne sont pas dans les « critères de beauté » établis par un certain standing. Et si tout le monde se mettait à les accepter ? A les valoriser ? A les adorer même ? Pourquoi pas ? Deviendraient ils des « accessoires irremplaçables » ; « critères de beauté ultimes » ? Et alors on ferait quoi ? On arrêterait de se cacher ? Tout cela est très subjectif et propre à chacun. Cessons de nous soucier du regard des autres. Pensons à nous, à nos goûts, nos envies. J’avais 12/13 ans. Aujourd’hui j’en ai 21 et je décide, je ne subis plus.

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